La bonne élève, le come back

J’en parle souvent ici, mes coachées sont presque toutes concernées par le syndrome de la bonne élève.

Elles ont tout bien fait, les bonnes études, le bon mari, le bon job… sauf qu’elles ont parfois suivi un chemin qui n’était pas le leur.

Elles ont coché toutes les cases mais ne se sentent pas heureuses, il y a quelque chose qui cloche.

C’est pour cette raison que le premier travail que l’on fait ensemble en coaching consiste à clarifier son ambition personnelle.

Une fois cette nouvelle ambition définie, il en ressort une feuille de route avec des actions précises.

La bonne élève se transforme alors en badass aux commandes de sa vie.

Elle se sent pousser des ailes.

Elle renvoie l’image de celle qui en veut, qui se bat pour avoir ce qu’elle veut, elle est une « warrior » !

Et tout cela est en plus très valorisé par la société.

Enfin elle abandonne le costume de la bonne élève, elle rejoint le rang des rebelles !

Sauf que, parfois, la bonne élève est là où on ne l’attend pas, tapie dans l’ombre.


Car parfois, suivre le plan ne nous emmène pas vers l’objectif souhaité.

Parfois tu fais, tu fais, et le résultat n’est pas au rendez-vous.

Tu t’acharnes parce que t’es une battante.

Mais tu tapes le mur sans t’en rendre compte.

Et à ce moment là, quand tu fais encore plus, tu détruis au lieu de construire.

Je pense à une de mes coachées. Une avocate qui a quitté son cabinet d’avocat et qui est obligée de se battre parce que la rupture conventionnelle a mal tourné.

Elle ne veut qu’une chose : que ça se termine pour enfin tourner la page.

Alors elle fait tout ce qu’on lui demande : elle est par exemple obligée de passer au travers des 5000 mails pour prouver son fait.

Elle fournit des pièces. Mais on lui en demande toujours plus. Et elle continue à faire ce qu’on lui demande.

Ca lui demande une énergie folle. Ca empiète sur tout le reste de sa vie.

Mais elle est en mode battante et veut avancer coûte que coûte.

Sauf qu’en relevant un peu la tête, elle se rend compte que c’est trop.

Elle reconnait qu’elle « court comme une poule sans tête ».

Que c’est devenu contre-productif.

Et que tout ce temps et cette énergie dépensés ne servent plus son objectif final, qui est de tourner la page.

Ca ne veut pas dire qu’elle va tout envoyer valser.

Elle va juste maintenant se préserver.

Elle en a assez fait, elle a fait au mieux, maintenant il est temps qu’elle s’arrête.

Oui elle a été forte, elle a montré qu’elle pouvait le faire.

Mais jusqu’où faut-il se battre ?

Est-ce être forte que de faire les choses en force ?

Sa force désormais, elle va l’incarner.

Non pas dans ses actions mais dans sa posture.

Incarner celle qui a tourné la page plutôt que de démontrer, de continuer le « regardez comme je suis forte ».

Elle croyait elle aussi ne plus être une bonne élève, mais finalement elle l’a été, non pas dans ce qu’elle faisait, mais dans la façon de le faire.

Et c’est là qu’il faut se rebeller : faire le plan autrement, quand on voit que ça ne fonctionne plus, que les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous.

La vraie force ne réside pas toujours dans l’effort ou le combat acharné, mais parfois dans la capacité à reconnaître quand il est temps de prendre du recul, de changer d’approche et d’adopter une posture intérieure plus alignée avec ses objectifs personnels.

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